nom, prénoms : Mistral…Une fois qu’un nom est sur un visage, les gens commencent à croire qu’ils connaissent la personne. Comme si un nom, un prénom pouvait résumer une vie entière et expliquer un comportement. Comme si soudainement tout devenait plus clair pour eux. Comme s’ils avaient maintenant le pouvoir de diriger la personne dont ils connaissent le nom. Voilà pourquoi, tel un serpent changeant de peau, tu changes de nom au grès de tes humeurs. Rare sont les personnes qui te connaissent comme étant Mistral, ce vent froid, violent, turbulent et glacial, tout simplement parce que tu ne veux pas que qui que ce soit ait un quelconque ascendant sur toi. Ton prénom a beaucoup de valeur à tes yeux, certainement parce que c’est le seul lien qu’il te reste avec ceux qui t’ont élevés, qui t’ont formés, alors tu le gardes pour toi, comme un secret. âge, lieu de naissance : Les traces laissées par cinquante années à arpenter cette terre se retrouvent sur ton corps. Ci et là les cicatrices d’un sombre passé, les rides au coin des lèvres comme pour prouver qu’il fut un temps tu avais pu sourire, la profondeur d’un regard que seul l’âge peut apporter. Oui, cinquante ans…Tu as passé l’âge de l’insouciance, d’ailleurs l’as-tu seulement été un jour, insouciant… Tu es désormais à un âge où les erreurs passées t’ont énormément forgé. Tu sais où tu vas, tout du moins est-ce l’impression que tu donnes la plupart du temps et lorsque ce n’est pas le cas c’est bien parce que tu en as décidé ainsi, lors d’un énième jeu de rôle à ta convenance. En tout cas, bien que tu ai beaucoup bougé au cours de ces cinquante dernières années, c’est à Ossam, à Gwelnaur que tu as vu le jour. groupe : Même si tu dis ne pas avoir d'attache, d'être comme l'air, il n'en demeure pas moins que tu restes un Gwelnaur. Le dieu de la colère a été ton plus fidèle allié pendant de longues années et même si ces derniers temps tu commences petit à petit à te calmer, il y a toujours au fond de toi ce feu prêt à tout brûler. ; métier : Tu fais parti d’une faction de la caste du scorpion. Ainsi utilises-tu ton agilité, ta force, tes connaissances, pour voler. C’est une part de toi que tu ne pourras jamais véritablement changer, tu es né pour cela et autant dire que tu excelle en la matière. Il fut une époque où tu ne te contentais pas que de voler, ta lame avait tôt fait de rencontrer le sang des autres, de ceux qu'on te demandait d'éliminer, mais tu as cessé de le faire, depuis que l'on t'a détrôné de ta propre faction. état civil : Beaucoup seraient ceux à dire que tu n’as pas de cœur ou du moins qu’il est aussi glacial que ton prénom, ils n’ont pas complètement tord. Il fut un temps où tu as aimé, tu étais même marié, mais cette dernière a perdu la vie en donnant la vie. Triste ironie du sort… Depuis lors, tu n’as plus jamais ouvert ton cœur, l’enfermant derrière une couche de glace et de noirceur. Alors ils ont raisons, ton cœur est aussi glacial que ton prénom et pourtant, lorsqu’il s’agit de tes trois enfants, surtout de ta petite dernière, il se réchauffe un petit peu, en secret. guilde : Une guilde, une caste, une famille.. Tu n’as pas un seul souvenir dans ta vie sans l’ombre de la caste du scorpion derrière ton dos. Tu es né pour eux, tu as grandi pour eux, et maintenant tu vis pour eux. Membre de cette caste à part entière, tu as été pendant longtemps le dirigeant d’une des factions œuvrant pour la caste, les scorpions du chaos, avant d’être détrôné par ton propre fils. Beaucoup de gens te connaissent mais seulement grâce au surnom qui t’a été attribué le serpent. Insaisissable, tu fais désormais parti d’une nouvelle faction de la guilde, celle dirigée par Arthur que tu considères désormais comme un frère, même si tu as dû lui mentir sur ton identité... Autant dire que tu es aussi insaisissable que le vent dont tu portes le prénom…

⟁ Mystérieux et menteur, il est bien rare qu’une personne connaisse ta véritable identité, tout simplement parce que tu préfères garder ton passé pour toi. Il n’appartient à personne d’autre. Ainsi cela fait plusieurs années que tu changes de prénom comme tu changerais de chemise. Tu te dis que c’est une façon de protéger tes proches et toi, mais au final c’est surtout qu’il est bien rare que tu fasses assez confiance en quelqu’un pour te dévoiler entièrement. ⟁ Autoritaire et ambitieux, tu as toujours su dans quelle direction aller, dictée par tous les apprentissages que tu as pu collecter de ton mentor. Tu as donc gravi les échelons de la caste du scorpion avec panache. Simple membre d’une sous faction de la caste, tu avais fini par devenir le bras droit de ton mentor pour finalement prendre sa place à la tête de cette faction. Les Scorpions du Chaos, un nom choisi par le chaos que ton propre mentor avait créer en toi. Certes, actuellement tu n’es plus à la tête de ta guilde, détrôné par ton fils, mais il n’en demeure pas que ton ambition reste là, bien présente dans tes entrailles, prête à resurgir. ⟁ Papa poule, tu n’es pas fier de l’avouer car cela sape un peu ton autorité, mais ta famille compte énormément pour toi, en particulier ta benjamine qui a dans un sens réussi à te changer. Lorsque tu es avec elle, tu n’es pas le même que lorsque tu es en plein travail. Comme s’il y avait deux différents Mistral. ⟁ Bouillonnant et passionné, tu es un homme d’action qui a besoin de bouger, de se dépenser et d’aller de l’avant. Voilà pourquoi as-tu toujours eu une réputation particulièrement forte dans la caste, car tu faisais parler de toi grâce à toutes tes actions toutes plus étonnantes les unes que les autres. Il faut bien avouer qu’en bonne tête brûlée, tu n’as jamais eu peur de prendre des risques, surtout que là où il y a des risques les récompenses sont d’autant plus élevées. ⟁ Irritable et sanguin, par moment, tu as bien du mal à retenir tes pulsions sanguines. En effet, tu as été élevé ainsi, dans la violence, alors forcément, cela ressort très facilement. Un mot mal placé et tu peut partir au quart de tour, capable de sortir ta lame avant même que l’autre n’ait eu le temps de s’excuser. Certes, tu essayes de travailler sur cette part de toi, mais il est parfois compliqué de te freiner. ⟁ Protecteur, lorsqu’une personne est sous ton aile, il est clair que tu serais prêt à tout pour cette dernière. Voilà pourquoi il serait malvenu à quelqu’un de toucher à un seul cheveu de tes proches, car même s’ils ne sont pas nombreux, cela pourrait déchaîner un véritable ouragan de noirceur et tu le ferais payer au centuple. ⟁ Solide, Imposant, tu donnes facilement une impression de confiance chez les autres. Pour autant, tu n’es jamais complètement honnête avec eux, manière pour toi de te protéger dans un sens, mais aussi de les protéger, eux... ⟁ Sombre et empli d’une certaine noirceur, il y a une part de toi avec laquelle tu seras toujours obligé de vivre et qui parfois, refait surface. Une part sombre, que tu aimerais cacher à tes proches, mais c’est compliqué. Tu as du sang sur les mains et tu ne le sais que trop bien. D’ailleurs, tu as encore en tête les visages de ceux que tu as éliminés. ⟁ Surnommé le Serpent. En effet, beaucoup te connaissent sous ce surnom, le serpent n’est autre que celui qui a tué son propre mentor, celui qui dirige les Scorpions du Chaos d’une main ferme, celui qui aurait fait un pacte avec la déesse des enfers, celui qui n’est plus vraiment humain… Les rumeurs vont de bon train autour du serpent et toi, tu laisses courir, car de toute façon, personne ne sait quel est le visage du serpent et cela t’arrange fortement. ⟁


ton pseudo : Cattleya   comment as-tu trouvé CWM ? : J'ai vu de la lumière alors je suis entrée. et t'en penses quoi ? :     . des trucs à ajouter/améliorer ? : Pour le moment je vois pas du tout, je vous love trop c'est pour ça    

MANU BENNETT ▬ Mistral

Emplie de sérieux, ta fille t’observait avec attention tandis que tu aiguisais tes différentes lames. « Papa, est-ce que je peux te poser une question ? » Cela se sentait qu’accord ou non, elle poserait tout de même toutes les questions qu’elle voulait. En même temps, ta fille Arwen avait toujours eu le don de faire de toi ce qu’elle voulait. Etonnant lorsqu’on te connaît, mais tu n’arrivais que peu à résister face à ce visage qui ressemblait tellement à celui de la femme que tu avais perdu, sa mère. Tu tournas donc ton visage vers elle en esquissant un sourire amusé. « Mais bien évidemment ma grenouille, que souhaites-tu me demander ? » Tu espérais sincèrement que cela n’allait pas être encore l’une de ses questions étranges comme elle en avait elle même le secret, mais tu en doutais quelque peu, cela aurait été optimiste. « Je t’ai déjà dit de ne plus m’appeler comme ça, c’est stupide et puis j'ai vingt-deux ans maintenant… » Effectivement, elle te le demandait à chaque fois et tu continuais encore et encore. « Je sais bien, tu grandis, mais tu resteras toujours ma grenouille. Pose-moi vite ta question avant qu’elle n’expire. » C’était en effet le seul moyen pour qu’elle cesse de se montrer bornée l’espace d’un instant, car après tout, elle ne ressemblait que trop bien à sa mère à ce niveau là. Après avoir levé les yeux au ciel, elle s’avança vers toi, pris une chaise, pour finalement s’asseoir juste en face. « Tu ne m’as jamais parlé de ton enfance… » Ton sourcil s’arqua face à ses propos, c’est donc tout naturellement que tu lui répondis. « Ce n’est pas une question. » Certes, tu savais où elle voulait en venir, mais tu n’en avais pas spécialement envie. « Papa, pourrais-tu me parler de ton enfance ? Tu es né où ? Tu as des frères, des sœurs ? Tu vois encore tes parents ? Pourquoi tu n’en parles pas ? » Et voilà, c’était exactement ce que tu avais crains, qu’elle ne te pose toutes ces questions. Effectivement, tu avais dû en parler avec ton aîné et ta cadette, mais tu avais espéré pouvoir éviter le sujet avec ta benjamine. Tu craignais qu'elle n'apprécie pas les réponses... « Tu avais dit une seule question ma grenouille… » Froncement de sourcils de la part d’Arwen. « Papa, tu tournes autour du pot. » Bien évidemment, elle avait raison, tu ne faisais que retarder l’inévitable. « Bien, bien… J’ai grandi à Ossam, ville malfamée de Gwelnaur. Je n’ai pas de frère ni de sœur de sang. Quant à mes parents… Ils n’ont jamais fait partis de ma vie. Contente ? » Tu avais répondu avec détachement, comme si tu récitais la vie d’une autre personne, mais en même temps, c’était un peu le cas…


Tes yeux rivés sur la dague couverte de sang que tu tenais dans ta main, tu semblais hébété par ce qui venait de se passer, comme si tu étais entré en transe et que tu n’avais pas été vraiment là lors de ces dernières minutes. Et pourtant, la dague couverte de sang était la preuve que quelque chose s’était produite et à juger par le sourire ravi de ton mentor Daeron, cela signifiait que tu avais réussi. Tu étais désormais son second, son bras droit, comme tu l’avais toujours espéré. Mais a quel prix… Ton visage se baissa alors vers le corps sans vie qui se trouvait à tes pieds. Visage tordu de douleur que tu ne connaissais que trop bien. Zachary, ton rival, mais surtout ton ami. Sauf qu’à bien y réfléchir, tu n’avais pas été un véritable ami pour lui, pas à la fin tout du moins. Mais en même temps c’était lui ou toi. Et maintenant le sang tachait la lame, vos deux sangs entremêlés, mais Zachary était à terre et toi…Tu avais gagné. Mais qu’avais-tu gagné au juste ? Un peu plus de noirceur, du sang sur les mains, la reconnaissance de Daeron ? « Mistral, excellente performance. » Et il applaudissait avec un sourire sombre sur les lèvres, comme si tu avais fait une performance artistique. Il t’avait transformé à tout jamais et il en était fier… L’enfant n’existait plus, avait-il seulement exister ? Il ne restait que la noirceur…


« Papa, papa, ici Elenath ! » Lorsque tu sortis du flux de tes pensées, Arwen passait une main devant tes yeux comme pour te ramener à la réalité. Ton regard quitta donc la contemplation de la lame que tu tenais entre les mains, te décidant à la poser sur la table à côté de toi. « Je t’ai posée une question… Si tu dis ne pas avoir de parents, qui t’a élevé alors ? » C’était normal qu’elle se questionne, mais dans le fond tu aurais préféré éviter. Il y a certaines choses qui vaut mieux ne pas exprimer. « Daeron…Il m’a recueilli dès mon plus jeune âge, je ne me souviens pas un moment de ma vie sans lui à mes côtés. D’ailleurs, je n’étais pas le seul. On était plusieurs sous son aile. Il m’a appris tout ce qu’il savait. » Tu ne souhaitais pas développer plus le fond de ta pensée, car elle savait pertinemment ce qu’il avait dû t’apprendre puisque tu faisais partie de la caste du scorpion. « Et il est où maintenant ? Tu le revois de temps en temps ? » Profonde inspiration de ta part avant de ne prononcer qu’un seul mot, comme une sentence. « Mort. » Tout simplement, Daeron était décédé, et il se trouvait maintenant six pieds sous terre entre quatre planches. « Et les autres ? Ceux avec qui tu as été élevé ? » Nouvelle inspiration et finalement, à nouveau le même mot prononcé. « Morts. » Les yeux d’Arwen s’écarquillèrent de surprise. Après tout, tu n’avais que cinquante ans alors de ce fait, cela paraissait étrange que tous ceux que tu avais connus soient morts. Oui, très étrange… Mais toi tu savais ce qu’il en était puisque tu les avais tous tués. « Est-ce que… » Ton regard plongea dans le sien, la coupant nette. Elle avait compris, Arwen avait toujours été vive d’esprit, tu les avais tués, ni plus ni moins. La seule chose qu’elle ignorait c’était pourquoi. Tu aurais aimé dire que c’était à cause de Daeron en premier lieu, qui petit à petit t’avait poussé a éliminé toute menace à ton ascension, mais au final, il n’en demeurait pas moins que tu avais pris la décision. Quant à Daeron, et bien…tu l’avais éliminé pour prendre sa place. L'élève avait dépassé le maître. Tout comme ton fils avait fini par prendre ta place, sauf que lui, n'avait pas eu le courage de t'éliminer.


« Vous avez déjà entendu parler de celui qu’on appelle le serpent ? » Un petit sourire amusé étira tes lèvres tandis que tu regardais l’homme qui te faisait face. Vous étiez plusieurs autour de la table à discuter, enfin, pour ta part tu écoutais. « Pourquoi est-ce que tu souris comme ça Kay ? Tu trouves ça drôle ? » En effet, pour eux tu t’appelais Kay, encore un de tes prénoms inventés pour ne pas donner ta véritable identité et il fallait bien avouer que cela fonctionnait à merveille. « Non t’inquiète, poursuis ton histoire, je trouve juste que le surnom ça fait un peu…risible ? » L’homme qui en avait parlé en premier haussa les épaules et claqua la langue sur son palais pour finalement se concentrer sur le reste de son auditoire, te laissant de côté tandis que tu ne perdais pas un seul de ses propos, tout en faisant comme si tu ne l’écoutais pas. « J’ai entendu dire que Daeron s’était fait détrôner par un gars surnommé le serpent. Et quand je dis détrôner je sous-entends… » Et il fit glisser son doigt sous sa gorge comme s’il se faisait égorger avant de poursuivre. « On dit que le serpent a totalement réorganisé l’ancienne faction de Daeron, ils se font appeler les Scorpions du Chaos et je peux vous dire qu’ils rigolent pas ces gars là. J’comprends même pas comme notre caste les accepte au vu de toute la boucherie qu’ils font. Ce sont des tueurs, des monstres, prêts à tout pour voir le sang couler. Ils auraient éliminé une famille entière juste par cupidité. On dit même qu’ils auraient donnés leur âme à Kendassa, déesse des enfers. Ils sont plus humains j’vous l’dit moi… » Tu ne pu t’empêcher de rire face aux propos racontés. « Tu sais parfaitement que la caste s’en fiche royalement de ce qui se passe dans les différentes factions. Et puis même, vendu leur âme, sérieux ? Où as-tu entendu un tel ramassis de connerie ? On dirait des contes pour enfant. » Tu portas alors ton verre à tes lèvres tandis que le colporteur de ragot se levait, vexé. « C’est pas parce que toi tu n’es pas capable de tuer une mouche que tout le monde est comme toi, Kay. Ce sont des monstres, j’te le jure et je vais le prouver tôt ou tard ! » Et il parti avec un air dramatique sur le visage qui donnait plus l’impression d’un comédien que d’un voleur. Mais en même temps… Voler c’était aussi faire un peu de comédie, la preuve. « Alala, je crois que Roan a trop bu… Vous y croyiez vous à toutes ces conneries? Si le serpent et si cette faction existaient, je pense qu’on en entendrait vraiment parler. Là c’est juste l’ivrogne de notre caste qui colporte de telles inepties. Moi je vous le dis, il aime trop le son de sa voix. » Et ils se mirent tous à rire avec toi. Mais tes yeux, eux, ne riaient pas. Ils regardaient Roan s’éloigner en sachant pertinemment qu’il ne pourrait jamais en découvrir plus sur les activités du serpent, sur tes activités. En effet, dans la nuit il aurait une visité qu’il n’allait pas oublier de sitôt, car une chose était sûre c’était que si Kay était incapable de faire du mal à une mouche, toi, Mistral, tu le pouvais sans problème… Rien que d’imaginer cela, le poignard dans ta botte réclamait déjà sa dose d’hémoglobine.


« Je peux te demander autre chose ? » Tu ne pu t’empêcher de lever les yeux au ciel, souhaitait-elle vraiment continuer à fouiller ton passé ? Ce n’était pas forcément une excellente idée… « Oui bien sûr. » Et tu étais prêt mentalement à n’importe laquelle de ses questions, à tout sauf à… « Est-ce que tu as aimé ma mère, sincèrement ? » Tes yeux s’étaient écarquillés sous l’effet de la surprise. Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas parlés d’elle. Tout simplement parce que dans le fond tu ne t’en étais jamais vraiment remis, de sa mort. C’était il y a plus de vingt ans maintenant, mais tout de même, elle avait été l’amour de ta vie. « Oui, ma grenouille, oui je l’ai aimé, sincèrement. Et tu sais… Tu lui ressembles de plus en plus chaque jours. Je sais que je ne te parle pas souvent d’elle, mais elle toujours au fond de tes yeux. » Ton sourire était voilé de tristesse. On aurait pu croire que le serpent serait capable de ne rien ressentir, mais ça, c’était dans les histoires que l’on imaginait sur toi. Au final tu n’étais qu’un homme torturé, qui oscillait depuis de longues années entre son amour pour sa famille et sa noirceur intérieure. « Dis papa, tu m’en veux ? » Tu savais très bien pourquoi elle te demandait ça… « Non, bien sûr que non, ce n’était pas de ta faute… ta mère avait fait de nombreuses fausses couches avant. Elle, elle voulait vraiment t’avoir, moi aussi, et puis, tu es arrivée, mais elle n’arrivait plus à se battre, son corps était devenu trop faible. Et tu sais ce qu’elle m’a dit lorsqu’elle t’a vu ? » Délicatement, tu pris sa main dans la tienne. « Veille sur elle comme sur un trésor. » Il fallait bien avouer qu’elle avait toujours su comment te parler…


« Tu disparais pendant de longues semaines et maintenant tu reviens blessé comme si de rien était ? Tu peux comprendre que j’étais morte d’inquiétude ?! Je ne savais pas où tu étais, je n’avais aucune nouvelle et là tu débarques avec ton sourire ravageur et tu penses que je vais rester là sans rien dire ?!» Hors d’elle, Arwen jeta vers toi le vase dans lequel se trouvaient les fleurs que tu lui avais ramené. Un lancé que tu esquiva de justesse tandis que le vase s’écrasait sur le sol dans un fracas assourdissant. « Je suis ta femme, pas une putain que tu vas voir quand tu en ressens le besoin ! » Visiblement, c’était la fois de trop… Comme à ton habitude tu avais quitté le domaine familial sans lui donner de dates de retour, ni même lui préciser où tu comptais aller, pour pouvoir vaquer à tes occupations de meneur de ta faction. Sauf que le temps était passé bien plus vite que tu ne l’aurais souhaité et certains imprévus avaient fait que tu n’avais pas pu rentrer aussi tôt que prévu. Bien entendu, n’ayant pensé qu’à ta faction, tu n’avais pas jugé bon de prévenir Arwen que tu n’allais pas revenir avec plusieurs semaines, grosse erreur… Tu levas alors les mains devant toi, l’air de dire que tu étais désarmé, que tu comprenais, mais visiblement elle n’en avait pas fini avec toi. Elle s’était rapprochée, l’air furieuse. Sans d’autre forme de procès ses poings s’étaient écrasés avec furie sur ton torse, frappant aussi fort qu’elle le pouvait, désireuse de se décharger de toute la colère qu’elle pouvait ressentir. Alors tu l’as laissa faire, jusqu’à ce que ses cris de colère viennent à se transformer en sanglot. « Je porte une nouvelle fois ton enfant et toi… toi tu n’es même pas là… » Et sa tête vient se poser sur ton torse tandis que tes bras se mirent à enlacer la taille de celle qui continuais à t’aimer malgré tous tes faux pas. Délicatement tu l’as ramena contre toi, pour finalement déposer un délicat baiser dans ses cheveux. « Je n’ai jamais voulu te faire souffrir Arwen… » « Je le sais et c’est ça ton problème, tu ne fais jamais rien pour blesser, mais tu y arrives à chaque fois. » Son visage se releva vers le tien et ce que tu pouvais lire dans ses yeux était bien plus douloureux que de la colère, c’était de la déception. Tu l’avais déçu une fois de plus et dans le fond, il n’y avait rien que tu pouvais dire pour arranger la chose, tu savais que tu avais tort. « J’ai toujours été là pour toi Mistral. Je t’ai soutenu sans jamais te demander quoi que ce soit sur tes activités pour le moins douteuses, je t’ai donné deux enfants bientôt trois, je t’ai aimé et je t’aime encore. Mais… Toi tu n’es pas là pour notre famille, tu ne l’as jamais vraiment été. C’est comme si tu menais une double vie… » Elle n’avait pas tout à fait tort, la caste du scorpion était comme une deuxième famille pour toi, et il s’avérait que tu passais bien plus de temps avec eux qu’avec les personnes de ton propre sang. Et elle s’éloigna de toi en secouant la tête. « Tu as intérêt à être là pour ce petit être à naître. » A cet instant, tu ne savais pas que elle, elle ne serait pas là.


Les souvenirs étaient douloureux, mais en même temps, ils faisaient partis de toi. Peut-être que lorsque tu avais appris la naissance de ton tout premier enfant tu aurais dû tout arrêter…Laisser tomber la caste et vivre une vie de famille bien ranger. Mais voilà, tu avais tellement eu en tête de leur offrir la meilleure vie possible, que tu avais fini par être absent et à leur donner le pire exemple possible. Nillem et Aénor en avaient payés le prix, tu les avais entraînés dans tes magouilles, dans ta faction, jusqu’à ce qu’ils sombrent comme toi. Cela ne t’avait de ce fait pas étonné lorsque ton aîné avait décidé de faire un coup d’état et de te prendre ta place. Le serpent de toute façon était à terre depuis la mort de sa femme… Ton aîné l’avait bien compris et c’était pourquoi il t’avait dégagé de ton piédestal, te prenant tout ce que tu avais construit, mais au final, ce n’était que des cendres. Heureusement, il te restait Arwen, ta benjamine, et même si tu l’avais entraîné d’une manière acharnée, elle n’avait jamais suivi le moindre de tes plans sanguinaires, tu y avais veillé. Petit à petit c’était elle qui t’avait changé et tu avais donc accepté de laisser ta place à ton fils aîné. Un serpent déchu, mais ce n’était pas plus mal, il fallait juste maintenant réussir à sortir tes aînés de ce cercle infernal, mais cela semblait peine perdu. « Merci Arwen… » Ta fille leva les yeux vers toi, étonnée que tu l’appelle par son prénom plutôt que par son surnom. « Pourquoi ? » Un léger sourire se posa sur tes lèvres, comme un espoir. « D’être née… » Dans le fond, c’était le décès de ta femme, la naissance de ta fille, qui t’avaient mis le déclic et si maintenant tu n’étais plus le chef de ton clan, tu en avais trouvé un autre dans lequel tu te sentais bien. Une deuxième famille, moins sombre que la première. « Dis papa ? » « Oui ? » Un sourire s’était posé sur tes traits. « Moi aussi je veux en faire partie. Tu pourras parler de moi à Arthur ? Promis… Je garderais notre histoire pour moi, personne n’a besoin de savoir. Il n’y a plus que toi et moi maintenant. » Tu hochas alors la tête, oui, tu parlerais d’elle à Arthur, ton chef, ton ami, ton frère… Tu l'avais sauvé, mais sans le savoir, c'était lui qui t'avait sauvé.