nom, prénoms : Melinoë ; déesse aux deux visages, porteuse de cauchemars à la sonorité tendre. D'aucun ne l'a jamais nommée du surnom de Meli, trop doux pour une gwelnauriepnne. Elle n'a toujours été que Noë, annonciatrice de déluges. Bâtie pour y survivre. Gawain ; Féminité définitivement enterrée. Prénom purement masculin. Gauvin le chevalier solaire, en Gwelnaur où la présence de l'astre demeure égoïste. Née Elrohir ; noblesse dans le sang, ancrée en Gwelnaur depuis la nuit des temps. Famille proche du trône qu'elle protège férocement. Qu'importe qui s'y trouve. Que seule la couronne perdure. Kaedwen ; enchaînée par l'honneur. Épouse à jamais inaccessible mais pour toujours examplaire. âge, lieu de naissance : Trente-et-une années passées sans laisser de marque sur son faciès angélique. Aucune ligne à lire pour vous laisser retracer son histoire. Ni aux coins de ses yeux à force d'avoir trop souri. Ou à ceux de ses lèvres d'avoir trop crié. groupe : Gwelnaur ; Elle est une dame, dans l'allure et les manières. Dans la stature et dans cet sorte d'aura qui maintient les autres à distance. Sous la soie et le taffetas, elle est une amazone, une guerrière. Ses mains délicates savent empoigner le pommeau d'une épée. Tel le prolongement naturel d'un corps qui a appris à la manier avant de savoir parler. métier : Armure et soies remisés, remplacés par des vêtements d'homme. Amazone aux mains calleuses. Éleveuse de chevaux sauvages, elle domestique l'indomptable. état civil : Mariée ; liée à vie par un serment qui n'a pour d'autre raison que la pérennité d'un nom, d'un honneur. Aucun soupçon de révolte, juste la volonté qui ploie sous le poids de l'éducation. Amour absent mais préparé à ne jamais être espéré. Malgré tout une certaine tendresse a fleuri, un respect né dans les fondations de valeurs partagées. guilde : Il n'y aura jamais que Gwelnaur pour qui elle ploiera le genou à terre.

Créature longiligne aux jambes interminables qui l'aident à tenir tête aux hommes dans leur monde, à ceindre les flancs des chevaux qu'elle ne dompte pas vraiment. Elle porte ses membres avec la grâce que sa silhouette tend à dessiner dans les esprits qui pourraient la survoler. Mais ce qui marque le plus chez elle, c'est ce visage aux dimensions étranges où la jeunesse semble s'attarder. Une mâchoire volontaire que pourrait presque effacer cette bouche trop grande. Une peau plus pâle que le ciel de Gwelnaur ne le sera jamais, parsemée de tâches de son. Il n'y a que dans ses yeux immenses que l'on peut lire bien plus que le temps qui passe. Comme si les souvenirs de plusieurs vies s'y étaient accumulés.
Noë à l'allure de l'amazone qu'elle est. Aux yeux profanes elle semble prête à s'étioler. Mais elle est solide, déterminée. Une guerrière  disciplinée, élevée dans des principes qui dirigent sa vie. L'honneur est au centre de tout. Celui de sa famille. Celui du royaume. L'individu ne compte pas, seul le collectif. Seuls les actes qui prouveront qu'elle est digne ou non de porter le nom de ses infaillibles aïeux.
Elle est une femme rigoureuse, méticuleuse avec ceux qui l’entourent et bien plus encore avec elle-même. Taiseuse sans être ombrageuse, elle parle peu, à voix basse. C’est doux. C’est mélodieux. Léger comme une brise caressant une joue. Elle ne force jamais la barrière des tumultes, et c’est peut-être pour ça qu’on se tait pour l'écouter. Melinoë économise ses mots mais ne sous-estime jamais leur portée. La valkyrie devient banshee. Seuls les champs de bataille sont bercés par ses cris.
Elle est solitaire, préférant le calme de ses terres et la présence de ses chevaux au tumulte d’une vie de cour qu’elle délaisse volontiers à son mari. Pareil à eux, elle n’est un animal social que si on l’y éduque ou que les circonstances l’exigent. Car il ne faut pas se leurrer, si ses devoirs la guident, elle n’en demeure pas moins une sauvageonne au sang bleu.
Elle est une mère, tendre et aimante. Féroce pour cet unique enfant que les dieux ont privé de paroles. Il n’y a que pour lui qu’elle pourrait se renier. Cet enfant coupé du monde et pourtant si désireux de s’y intégrer. Elle lui consacre une grande partie de sa vie, le veillant comme une ombre qu’il ne quitte jamais vraiment.


ton pseudo : Alienor Romanova. comment as-tu trouvé CWM ? : Je crois que je suis déjà là, mais c'est pas certain. et t'en penses quoi ? : Franchement ? Immonde. Je comprends pas qu'on me force à rester ici. des trucs à ajouter/améliorer ? : J'espère toujours une petite lap dance.

Partie en freestyle, vas-y présente toi. Crache le morceau, freluquet !

CAMILLA CHRISTENSEN ▬ melinoë kaedwen

- Get back on him now. Grab him by that jaw rope and climb back on top of him. If you don't, he ain't ever gonna respect you. Worse than that, you ain't gonna respect yourself.

Son père avait raison. Trop de fierté. Trop d'orgueil. Et ce désir permanent de toujours être à la hauteur de ce qu'on attend d'elle. Pression séculaire sur les épaules de chaque Elrohir foulant cette terre à la faveur de dieux qu'ils ne prient pas. Un don silencieux qui se mérite et se transmet avec une patience si peu commune au sang qui coule dans leurs veines, et se confond si bien avec la terre de Gwelnaur. Une vieille légende familiale se murmure que le tout premier cheval d'Elenath à être dompté, le fut par un de leurs ancêtres. Ou peut-être est-ce l'animal qui le dompta bien plus que ne le fit un quelconque anoblissement.
L'un et l'autre devinrent inséparables. Indissociables. Pour conquérir, se battre, mais par-dessus tout, pour défendre leur royaume dont ils étaient déjà si fiers. En eux aucune prétention à détenir le pouvoir, seulement à le protéger. Et dans cet unique but ils étaient prêts à tout sacrifier. Y compris leurs précieux chevaux, devenus destriers de guerre. Aujourd'hui ils en sont une arme à part entière. Chaque monture de chaque soldat est née sur les terres Elrohir.

C'est tout cet héritage, cette confiance qui pèsent dans la balance de la petite tête blonde qui se relève. Ses mains enserrent déjà la longue longe s'achevant sur un noeud coulant. Entre la jeune fille et l'étalon, l'étrange ballet reprend. Rythmé par les lourdes foulées de l'animal martelant le sol. De l'extérieur elle a l'air d'être prise au piège. Mais elle n'a jamais été plus à sa place qu'en cet endroit. Elle n'a jamais été plus elle-même qu'à cet instant. Couverte de poussière, une corde rêche accrochant ses paumes. Une leçon pour lui rappeler qui elle est, et ce qu'elle n'est pas. Faible. Elle est celle qui mène cette danse. Ses gestes manquent encore de grâce mais sa volonté est inflexible. Le lasso fait vibrer l'air à chaque mouvement de son poignet. Elle ne le regarde pas, ses yeux azurs fermement rivés sur la seule proie dans cet enclos. Elle prend son temps, guette le parfait moment entre chaque galop. C'en est presque instinctif. La foulée qui se faufile dans l'ouverture. Le bref instant de panique de l'animal quand le noeud coulant se resserre. Et Noë, solidement ancrée sur ses pieds, résistant face à la rébellion naturelle. Séduction et duels s'entremêlent. Le cheval et l'Homme se reconnaissent, se confondent. Ils se comprennent. Rythmes de cœurs et de cops s'apaisent. Sous une légère contention la créature ploie, s'allonge au sol. Rien qui ne lui soit naturel. Tout allant à l'encontre de ses instincts. Et c'est là que tout se joue. Qu'il doit comprendre que la main qui le soumet sera aussi celle qui prendra soin de lui. La gamine s'agenouille près de lui, caresse avec tendresse la vulnérabilité offerte, consciente de la confiance et de là responsabilités contenues dans cet échange. Puis ses doigts viennent le libérer de l'entrave, l'intiment à se redresser suffisamment de manière à ce qu'elle puisse l'enfourcher. Sous la ferme pression de ses cuisses il se redresse. Elle vient empoigner sa crinière à pleines mains. C'est à cru qu'elle le monte. Un vrai cavalier n'a besoin de selle ni pour monter, ni pour porter son épée. Et c'est ce qu'elle est. Une véritable guerrière de Gwelnaur.



- Ideals are peaceful. History is violent.

Son père lui avait appris à monter, mais ça est sa mère qui, la première, avait mis une épée entre ses mains. C'est un prononçant ces mots qu'elle fit goûter à sa chair la saveur d'une lame, pour qu'elle n'en soit plus jamais surprise. Pour qu'elle n'en ait jamais peur, et plus encore, pour qu'elle y prenne goût. Qu'une fois sur le champ de bataille, elle accomplisse ce que l'on attend d'elle, sans frayeur et sans se poser de question. Une obéissance aveugle pour que toujours, le trône perdure.

- The Crown must win. The Crown must always win.

Au cœur de la Révolte, c'est toujours le poids de ce devoir qui l'emplit bien plus que la peur de mourir. Périr pour la bannière portant cet animal qu'elle aime tant, serait un honneur auquel sa famille et elle-même sont prêts à consentir. Mais Noë ne compte pas se présenter devant Kendassa de si tôt. Elle est bien trop occupée à lui servir de sanglantes offrandes, recouverte de ces peintures carmins telle une prêtresse païenne. Son corps hurle d'une fatigue étouffée par le cri bien moins qu'humain qui s'échappe de ses lèvres. Il tournoie dans un ballet plus mortellement gracieux que ceux qu'elle a connu. Ce ne sont plus les martèlements des sabots qui le rythment, mais les épées qui s'entrecroisent, les souffles qui s'éteignent ou alimentent les cris. C'est une symphonie à laquelle elle s'est accoutumée comme elle l'a toujours fait du silence. Elle y trouve tout autant sa place, découvrant qu'il est tout à la fois si difficile et si facile de tuer. Elle ne craint pas leurs adversaires, parce qu'elle sait à quel point leur chair est aussi tendre que la sienne, aussi vulnérable. Elle sait où frapper pour faire mal, où trancher pour tuer. Pour Gwelnaur.



Frêle structure qui se plie sous l'effort, prête à se rompre mais plus solide qu'elle n'en a l'air. De telle douleur, elle n'en a jamais connu. Sa mémoire a effacé les rudes leçons dispensées par son père ou son maître d'arme. Ses joues ne se souviennent plus du nombre de coups qu'elles ont reçu. Plus aucune des cicatrices reçu au cours de la Révolte Vermeille ne comptent.
Son ventre distendu refuse de délivrer le précieux fardeau qu'il porte. Mieux qu'elle-même, il sait à quel monde cruel il refuse de le livrer. Mais le cocon de chair finit par céder avant que le souffle ne le fasse lui-même. Il fait place à un petit être joufflu et braillard qui lui, n'en manque pas.
Un premier né.
Un fils.
Et l'épouse a accompli son devoir. La noble fille Elrohir a fait ce qu'on attendait d'elle. Mais quand on vint déposer l'enfant sur son sein, ce sens du devoir qui avait depuis toujours dirigé sa vie ne compta plus. Ne demeura que cet urgent besoin de le protéger, cet amour si fort, presque cannibale. Et la certitude qu'elle ne laisserait jamais rien ni personne le heurter. Pas même elle-même

Parfois, une femme n'est rien de plus qu'une femme. Il n'y a plus de noble, plus d'héritière. Il n'y a plus de guerrière. Juste une femme. Juste un cœur dans lequel le doute s'est enraciné par nature. Déjà nourri par son époux, à l'étrange tendresse dont elle se sent fautive. Désormais c'est la mère qui sent vaciller, persuadée d'avoir failli. D'avoir mis au monde un enfant incapable de parler. Ce ne peut être que sa faute.
Mais elle ne l'en aime pas moins. Et c'est cet amour qui l'a poussé à ne pas le ménager, à ne pas adapter pour lui un monde qui ne le fera pas, un monde qui ne pardonne aucune faiblesse. Le leur. A la place elle lui donnera toutes les armes à sa disposition pour le faire plier.
C'est en travaillant à le rendre fort, que son fils l'a rendue un peu plus douce. Il l'a apprivoisée à la tendresse. Il a apaisé sa fureur de son désarmant silence. Il s'est glissé  dans son ombre comme elle est rentrée dans sa bulle. Elle ne lui parle pas plus que nécessaire. A deux ils ont inventé d'autres façons de communiquer. Le fils manie le crayon comme la mère manie l'épée. Entre messages et dessins codés, elle s'est découvert un talent moindre mais similaire. D'artisane de la mort, il a fait de sa mère, de la vie une messagère éphémère.